Pour asseoir son autorité, un père de famille invite son fils à se battre en duel.
Il en avait marre de subir ses frasques. Le père de famille en question a décidé d’inviter son fils à un combat régulier, pour que ‘’le véritable chef’’ de cette cellule familiale, soit définitivement connu. Décision atypique. Et pourtant.
Des témoignages livrés par le concerné lui-même, cet affrontement familial d’un autre genre, remonte au 13 avril 2019, au quartier ‘’Plateau’’, au nord de la ville d’Abengourou.
C’est que depuis quelque temps, celui que nous allons prénommer Jean-Paul, élève en classe de Terminale D dans un lycée de la ville d’Abengourou, piétine littéralement l’autorité de son père qui, lui, est agent d’une structure financière.
De fait, avec la situation de grève qui s’est étendue sur près de deux mois dans le secteur de l’éducation nationale, le jeune élève a acquis des habitudes de vadrouilleur. Pis, quand il retrouve le domicile familial, souvent à des heures tardives, il est dans la plupart des cas, totalement ivre. Malgré la reprise des cours, le jeune homme ne s’est pas assagi pour autant.
Évidemment, ses déviations ne sont pas du goût de N’G. T., son père. Aussi, à maintes reprises, celui-ci tente de raisonner son fils. Sans succès. Le 13 avril dernier, Jean-Paul récidive. Jusqu’après minuit, il n’est pas encore rentré. Cette fois, N’G. T., en rogne, décide de régler cette affaire une bonne fois pour toutes. Et ce, d’homme à homme.
Il est à noter que plusieurs années plus tôt, ce père de famille, plus jeune à l'époque, s’était adonné à la pratique des arts martiaux. Aussi, ouvre-t-il l’un de ses vieux sacs et en ressort son kimono. Des cafards ont élu domicile dans la tenue de combat, du fait de son inutilisation. N’empêche. N’G. T. l’enfile et noue sa ceinture.
Puis, il entame une séance d’échauffement dans le salon. Étirements, pompes, mouvement de rotation de la hanche, coups de poings dans le vide…tout y passe pour réveiller ses muscles flasques, atrophiés par le poids de l’âge, et usés par de nombreux verres de vin.
Peu après 1h du matin, son fils encore éméché, se signale. Quand N’G. T. ouvre la porte, il demande tout de suite à son rejeton de se préparer à un duel d'homme à homme. Le jeune garçon est abasourdi. Il n’a pas le temps de se remettre de cette surprise, qu’un coup de pied soutenu par ‘’un Kiaï’’ (cri d’encouragement en art martial) retentissant émis par son père, l’envoie réfléchir au sol.
Quand il se relève, le mauvais garçon se met en position d’attaque. Le duel s’engage. Les deux hommes s’empoignent et se roulent dans le salon. Renversant au passage, chaises, guéridons et autres objets d'ameublement, dans un grabuge terrible. Des restes de repas disposés sur une table, sont également éparpillés au sol.
Réveillée en sursaut par ce vacarme, la mère de famille s’éjecte de la chambre conjugale. Et là, elle découvre face à leur fils, son vieux mari. Qui affiche aussitôt la posture du ‘’serpent’’, comme on en voit dans les films Shaolin. Par des jeux de jambes et des mouvements en zigzag de la tête, il tente de dérouter son adversaire du moment. Question de trouver la faille et porter un coup bien appuyé à ce malappris qui n’a de cesse de bafouer son autorité dans sa propre maison.
L’infortunée femme demande aux deux antagonistes de mettre fin à ce combat ridicule. Que nenni ! Son mari, sautillant et transpirant à grosses gouttes, lui recommande de se mettre à l’écart de cette affaire d’hommes.
En définitive, elle réussit à s’interposer entre les deux combattants, et à mettre un terme au pugilat. Le jeune élève reviendra-t-il à la raison ? Les prochains jours nous situeront.
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